VOX LOW
Keep On Falling
Nouvel album Keep on Falling de BORN BAD RECORDS sortie le 13 octobre 2023 chez Born Bad Records !
Que les païens et autres profanateurs de tombeaux frémissent : Vox Low émerge à nouveau tel un messager des profondeurs, prêt à faire trembler les fondations, et portant sur ses épaules le poids des anciennes légendes des mystères obscurs. VRRRRRRR ! Dans leur très attendu deuxième album, Keep On Falling, les Parisiens osent revêtir le saint suaire ultime de la mythologie rock’n’roll : la combinaison de ski de cuir noir de Vince Taylor. Tel Moïse brandissant les bras, tel l’appel des anges déchus, ils convoquent sur cet album les esprits de Jeffrey Lee Pierce du Gun Club, les greasers hors-la-loi et enfiévrés des années cinquante, ainsi que les héros de l’aciiid rock. Wham! Bam ! Thank You Ma'am !
Le gang est composé de Jean-Christophe Couderc (machines + chant), Benoît Raymond (basse), Mathieu Autin (batterie) et un nouveau venu : Jérome Pichon (guitare) - qui semble, bizarrement, se servir d’une lame de cutter à la place d’un médiator. CLING! A ces prédicateurs de l’anarchie, il faut ajouter un certain Aurélien Bonneau, dont le rôle en tant qu’ingénieur du son – véritable sorcier – est devenu essentiel, au point d’être un membre du groupe à part entière. Ce qui semble lier ces renégats est le fanatisme de dévots envers Mark E. Smith et la passion du désordre. Vox Low sort donc leur très attendu deuxième album, Keep On Falling, faisant suite à un premier disque impeccable en 2018. Mais qu’est-il pendant ces cinq années ?
Le groupe n’a pas cessé d’être en colère, de composer, mais a surtout fait ce dans quoi il excelle désormais : des prestations live au goût de napalm. Rama Lama Fa Fa Fa ! SPLAF ! Ensemble, le quatuor parisien a visité la France, la Suisse, l’Allemagne, l’Espagne et même le Mexique. Le groupe est aussi constamment étonné de jouer devant un public de plus en plus jeune : la jeunesse aux cheveux bleus prenant la relève des quadras de la cold wave vêtus de pulls de camionneurs et de Dr. Martens défoncés.
Keep On Falling a été enregistré dans leur batcave secrète, située près de l’entrée du périphérique de la Porte d’Aubervilliers, à la frontière sombre du 18e arrondissement parisien, évoquant l’univers apocalyptique du film Rue Barbare (1984). On peut remarquer un léger changement de direction par rapport à leur premier disque, avec peut-être moins d’influences club. Dans une danse macabre entre ombre et lumière, chaque titre de l’album révèle une profondeur inattendue, invitant l’auditeur à plonger dans une transe envoûtante.
Cette oeuvre-ci est plus mature et plus fluide que leur premier opus et Vox Low y fusionne les genres pour créer un mélange envoûtant de krautrock planant, de post-punk funèbre, de dub enfumé et de rock’n’roll minimaliste. Si le ton semble se durcir, ces scélérats apparaissent aussi sous un jour plus pop et, étrangement, plus lumineux. De l’intro magistrale de « Distance » en passant par le très Curiste « Keep On Falling », Vox Low a décidé d’offrir toute la palette de leurs talents. Et ce qui brille, dans leurs regards, ce sont leurs yeux noirs. Car, les volutes de fumée et l’image de corbeaux gothiques, se cachent donc des chansons lumineuses et magnifiquement composées. On y trouve même des tubes, comme en témoigne le titre « New Place In Town ». Tout en vrombissement de moteur Hot Rod et clavier à la Ray Manzarek, l’énigmatique titre « Henry Rode », lui, est inspiré de la véritable histoire d’un vieux dandy parisien, dont le corps à été retrouvé dans son appartement, plusieurs jours après sa mort. Son cadavre a été retrouvé, nu, assis dans un fauteuil. Oh ! Et écoutez donc ce titre, « It Grows » : ces apprentis Dr Frankenstein de Vox Low n’ont-ils pas simplement tenté de découper la tête d’Iggy Pop – période Lust For Life – pour l’assembler sur le corps encore tiède de Peter Murphy.
Ainsi, à travers les eaux troubles du rock’n’roll et la culture rave, Vox Low érige avec Keep On Falling un monument intemporel, vibrant d’une intensité profonde et d’une vision artistique sans compromis. Comme un hommage à leurs héros légendaires, ces virtuoses modernes transcendent les frontières du temps et de l’espace, reliant les énergies obscures du passé à la vitalité brûlante du présent. Solitude, chair triste, ferveur pour les voyous vêtus d’une paire de blue-jeans et goût de sang métallique dans la bouche, ce sont tous ces thèmes – chers à la bible post-punk – dont il est question ici : un magnifique recueil de chansons à propos de foi et de dévotion. Préparez-vous à succomber à son pouvoir envoûtant et à vous perdre dans les méandres d’une cérémonie sonique captivante.