Nouvel album de Murtaugh's Law, No more typewriters sortie le 17 janvier 2024
No More Typewriters - un manifeste indie entre dissonance et mélodie
"Murtaugh's Law" est peut-être un projet récent, mais ses membres, Boris Huraux (guitare), Denis Rémanjon (guitare et chant), Pierre Fabié (basse) et Sébastien Marcucci (batterie), traînent depuis les années 90 dans des groupes de la scène alternative toulonnaise. De la génération X, ils ont grandi avec des icônes du rock lo-fi et du noise-rock, et leur musique puise naturellement dans ces racines.
Depuis 2022, le groupe distille un rock indé influencé par Pavement dans lequel les mélodies se taillent toujours une place de choix, avec des guitares parfois bruitistes et dissonantes à la Sonic Youth et une certaine lourdeur toute Mogwai-esque.
Le nom de "Murtaugh" rend hommage à un personnage culte de "L'Arme Fatale" qui, comme eux, se demande s'il n'est pas "trop vieux pour ces conneries" mais sur scène, où ils se sentent encore comme des gamins, la question ne se pose plus.
Avec des textes courts et percutants qui oscillent entre fragments de vie réelle ou fantasmée et réflexions amusées sur le temps qui file, sans manquer de piquer un regard blasé sur la société actuelle, le groupe essaie toujours d'emmener l'auditeur dans l'inattendu. Du moins, celui que ne laisse pas imaginer le début des morceaux...
Avec "No More Typewriters", le groupe livre un premier album où chaque morceau semble incarner une forme d'aboutissement artistique. Les compositions semblent cristalliser toutes les influences que Murtaugh's Law chérit. Face aux dissonances très présentes des guitares, c'est la basse, apaisante et parfois dominante qui vient redonner de l'équilibre et reprendre la main sur la mélodie.
Avec des morceaux comme Morning Erection qui encapsule l'essence du groupe avec ses riffs déconcertants, ses ruptures mélodiques surprenantes et sa montée en puissance magistrale, le quatuor démontre un savoir-faire affûté dans l'art du rebondissement sonore.
À côté de certaines explosions noise, des titres comme "Duo" ou "Future Temptation" jouent une carte plus intimiste, évoquant tour à tour les ballades désabusées des Silver Jews ou la fragilité brute de Sebadoh. Ce contraste, loin d'affaiblir la cohérence de l'album, en accentue la profondeur et souligne la polyvalence du groupe.
Instinctif et réfléchi, "No More Typewriters" capte une énergie brute tout en laissant transparaître une lueur nostalgique, comme un écho vibrant des années 90.