L’afrobeat jaillit de toutes les notes, les polyphonies entêtantes, les rythmiques fiévreuses et les harmonisations détonantes s’enchaînent au fur et à mesure du disque. Elles explosent en amenant la transe sur le très funky « The Horn » : sans doute le titre le plus énergique du disque.
C’est dans ces moments-là que les applaudissements inondent la salle : « Let ‘s Clap !». Sir Jean & NMB Afrobeat Experience s’inspirent de l’héritage Yoruba outre Atlantique en faisant côtoyer les talkings drums nigérians avec les musiques nord-américaines. Ils combinent alors au sein de leur afrobeat, l’afrofunk béninois (très proche de James Brown) avec le hip-hop en élargissant leurs horizons vers le monde urbain de Brooklyn et New York. Leur version de cette musique transatlantique se retrouve alors dans une dimension encore peu explorée.
Cette expérience se poursuit dans « Bal Poussière » : la moiteur des concerts du Star Number One et du Zaiko Langa Langa se retrouvent dans ce morceau rétro-pop dédié à la fête. Une période qui a aussi marqué l’enfance de Sir Jean au Sénégal.
Cette célébration de la vie donne à l’album une aura philosophique profonde.
Jouir de la vie tant que l’on peut respirer : « Enjoy as long as we breathe » chante en chœur le groupe dans « Little Death » : un morceau highlife émouvant rappelant l’énergie de Ebo Taylor, le père de cette musique, toujours sur les scènes aujourd’hui.
Une nostalgie / un blues du chez soi ou de l’âge d’or de ces musiques clôture l’album avec « Balam Chant » : un titre afro-soul contagieux aux sonorités intenses.
Avec « Silver and Gold », Sir Jean & NMB Afrobeat Experience signent ce retour avec un des meilleurs albums de leur répertoire.
Face aux clivages liés au pouvoir de l’argent et de l’or, le combo imbrique des textes incisifs sur des sonorités métissées vintage et actuelles.
Le meilleur des années 60, 70, et l’esprit de Fela Kuti, de James Brown, de Orlando Julius ou encore de Pat Thomas se retrouvent intégrés dans une expérience musicale combinant tous ces grooves afin de créer une musique afrobeat nouvelle bercée par le flow singulier du chanteur Sir Jean.
Ce travail minutieux et cette énergie monstrueuse prédisent des concerts déchaînés.
Afin de répondre à une demande insistante de la part du public, et pour concrétiser une aspiration esthétique partagée par les musiciens de retrouver l’esprit dansant des sixties et seventies, l’album « Silver and Gold » a été enregistré au studio Supadope à Lyon, un lieu renommé pour le travail de qualité sur les matériaux sonores.