THOMAS HOWARD MEMORIAL
Bonaventura
Depuis le début de son existence, Thomas Howard Memorial qui doit son nom au véritable patronyme du hors-la-loi Jesse James, n'en fait qu'à sa tête. Ce qui n'était au départ qu'un simple duo folk monté par deux membres de The Craftmen Club, est devenu un formidable collectif de musiciens à géométrie variable. "Je crois que ce groupe est un concept en lui-même !" S'amuse Yann Ollivier.
Le quatuor rock français sort son nouvel album "Bonaventura" qui s'avère musicalement plus expérimental et lumineux que les précédents, témoin du plaisir que Yann Ollivier, Camille Courtes, Elouan Jégat et Vincent Roudaut ont pris à l'enregistrer, même si certains textes demeurent d'une noirceur bouleversante.
Ponctué de plusieurs interludes instrumentaux, il s'ouvre sur une intro futuriste avant d'enchaîner sur le rock hypnotique de "Let It Glow", chanson d'amour salutaire. Bien que l'influence de Pink Floyd se fasse encore entendre, notamment sur "The New Told Lies", les ambiances de titres comme "The Way" peuvent faire davantage penser à Metronomy ou Sébastien Tellier, d'autres à dEUS ou Balthazar. A noter également que les paroles du doux "Feel Alright", chantées en français et en anglais, sont en partie signées par Clotilde de Brito, championne du monde de slam.
Fort de son envie de ne rien s'interdire, Thomas Howard Memorial atteint des sommets sur cet album, à l'instar des huit minutes de "Bonaventura", composées de trois parties distinctes, évoquant autant John Barry qu'Ennio Morricone. "Je ne suis pas sûr que nous pourrons refaire un disque comme celui-là, mais nous devions essayer." Conclut Yann Ollivier. Conçu comme un concept album à écouter dans sa totalité, Bonaventura témoigne de réelles ambitions, le groupe breton y confirmant sa volonté de tracer sa route hors des chemins balisés par l'industrie musicale, de rester tout simplement unique.