BLACK BONES
Ghosts & Voices
"GHOSTS & VOICES" : nouvel album du groupe BLACK BONES, sortie le 27 mars 2020 sur The Wold Under The Moon !
En 2017 sortait Kili Kili, un premier album qui, comme le souligne Ternant, ressemble à la direction que son groupe précédent aurait pu prendre. Comme une sorte de compilation avec un pied dans le passé et l’autre dans le futur. Réunie autour d’Anthonin, on retrouve une équipe du crue, constituée en plein milieu du vivier rémois. En plus de l’ex-Bewitched Hands et co-frontwoman Marianne Mérillon, on croise à la batterie Odilon Horman, musicien inspiré, également aux manettes du projet psych-garage Chester Remington : “le meilleur truc sorti de Reims depuis longtemps”, nous rencarde-t-il. Et, alternant la basse et le clavier selon les morceaux, Ludovic Caqué et Samuel Allain, rencontré alors qu’il faisait le régisseur aux studios Césaré.
Les conditions pour faire partie du groupe ? Être présent, savoir utiliser son instrument et, surtout, s’amuser. Au début, cette joyeuse clique la joue équipe de baseball en teddy façon college US, sur une scène flanquée de têtes de mort et casiers de vestiaire d’université américaine, donnant à Black Bones des allures de gang mexicain, éclairé par une lumière noire. Kili Kili à peine sortie, Ternant et ses luchadores retournent en studio. Dans le prolongement de l’esthétique mystique, médiévale pop et fluo de Wolf Under the Moon et Angel (projets parallèles de Ternant), la bande file à deux reprises dans un ancien couvent transformé en résidence pour artistes, à quelques encablures de Reims, dans la petite localité de Saint-Erme-Outre-et-Ramecourt.
“Pour la petite histoire, il paraît que ce lieu hébergeait une secte dans les années 80. T’as un peu l’impression d’être dans un asile de film d’horreur, rien n’est rénové, tout est hyper brut. Il y a des escaliers et des pièces où il semble que personne n’ait jamais mis les pieds”, rigole-t-il. Certains morceaux mis en boîte par le groupe durant cette période ont été écrits durant l’été 2016, d’autres sont plus récents.
Pour retranscrire l’atmosphère sépulcrale du lieu, Anthonin met la main sur une pédale d’effet, la POG, qui, combinée à un space echo et un chorus de guitare flanqué par-dessus, offre au disque un son ample et large. Comme s’il était joué dans une cathédrale. Une sorte fil rouge en forme de mantra psalmodié, pour une technique bricolée dans la plus pure tradition DIY, conférant à Ghosts & Voices cette aura fantasmatique si représentative de Black Bones.
Pour se faire une idée plus précise du procédé, on peut se passer l’intro de I’m a Believer, où la combinaison pédale-chorus-clavier fonctionne à merveille. Dead Skies, quant à lui, convoque la mélancolie sur des airs enjoués, marque de fabrique des chansons signées Ternant, quand Creepy Rain et sa guitare ska, se veut sautillante. Une guitare ska ? “Ouais, je sais pas pourquoi, c’est vrai que ça revient souvent alors que je déteste ça. La filiation est peut-être à chercher du côté des références hispaniques des Pixies”, rigole Anthonin.
On en revient toujours aux fondamentaux.