ORGAN MUG
Solastalgia
Nouvel album "Solastalgia" d'Organ Mug sortie le 22 octobre 2021 sur Irascible recors !
Après un premier album en guise d’introduction, Organ Mug revient avec Solastalgia, récit poignant d’un chagrin écologique et de son dénouement au cœur duquel l’éternel touche-à-tout rayonne, placide, au milieu du chaos. Une œuvre centrale, aboutie, réunissant sur un long format ce que l’artiste et producteur vaudois a amassé tout au long d’un libre parcours.
Alors que son premier opus Spinneret (2017) avait trouvé sa source d’inspiration dans le désert lunaire d’El Teide , c’est en terre helvétique, dans une ferme de la campagne vaudoise transformée en lieu de création, qu’Organ Mug compose Solastalgia . C’est plus précisément au grenier, place de jeu aux mille et un instruments, que le compositeur enregistre et mixe tout ce qu’il peut capturer, de la machine à écrire à la roue de vélo en passant par une multitude d’instruments formels et informels. Pour donner vie à ses expérimentations, l’artiste invite dans sa mansarde plusieurs musiciens à contribution dont l’artiste rock Emilie Zoé, le compositeur de musique symphonique Hugo Lippens ou encore le bassiste Côme Aguiar (Silmarils, Aaron, etc.).
Alors qu’on connaissait Organ Mug en sculpteur de nappes électroniques et futuristes plutôt sombres, Solastalgia oppose ici un autre versant, celui plus organique, intimiste et folk d’un artiste inclassable. Un regard vers le passé qu’Organ Mug traduit au travers de sonorités acoustiques et d’une voix désormais centrale. Lorsque s’ouvre, après une courte introduction, le clavier granuleux, la voix séraphique et les cliquetis éthérés d’« Intoned in the Distance », l’ambiance est à l’apaisement. Ainsi des « Forget Me Not », « Child’s Play » et « You Fool Me » qui lui succèdent ; dédale de sons charmants qui semblent avoir été saisis sur une vieille bande VHS. « Je souhaitais retranscrire l’innocence originelle de l’enfance, celle d’un monde perdu. Pour moi, cet album, c’est d’abord le récit d’un chagrin qui se soigne au souvenir magnifié d’une maison qui n’a pas encore pris feu. » Mais l’incendie n’est pas bien loin : à mi-parcours, le morceau « Allies » nous glisse subrepticement hors de nos rêveries et déclenche la face plus sombre et agitée de l’album. Comme un grondement gigantesque, comme une terrible gueule de bois, le propos se fait instantanément plus âpre et renvoie l’œuvre à son contexte actuel. « Il s’agissait avec cette deuxième partie d’oser dépasser la douce nostalgie, de ne pas s’y complaire et de trouver la force d’ouvrir les yeux sur les réalités de notre monde actuel. Car pour moi, le désespoir prend fin avec le refus d'accepter le sort d'un chemin délétère. » Dépassement conclut par le morceau éponyme, Solastalgia , état d’une confusion mentale, d’une anesthésie générale que l’artiste nomme « éco-paralysie ».