WOLF ALICE
Blue Weekend
Nouvel album "Blue Weekend" de Wolf Alice sortie le 11 juin 2021 sur Dirty Hit !
Il y a plus de dix ans maintenant, Wolf Alice naissait, d’abord sous forme d’un duo composé de Ellie Rowsell et du guitariste Joff Oddie, rejoints plus tard par le batteur Joel Amey et le bassiste Theo Ellis. Leur musique magnétique les impose d’emblée comme les maîtres du refrain enflammé, du riff grunge, du murmure, et du cri de révolte, quand les mots de Rowsell parlent de jeunesse et de féminité, de soirées, d’amitié, de retours en bus à la maison. De désir et de rage, de liberté et de joie.
L’amour est un thème récurrent du nouvel album : la découverte de l’amour, sa perte, sa force, pour nos partenaires, nos amis et nous-mêmes. « Sur My Love Is Cool, explique Rowsell, je voulais être bien sûre qu’il n’y avait pas chansons d’amour. Je me souviens consciemment avoir refusé qu’il y en ait parce que je me disais que ce serait mieux. J’avais le sentiment qu’écrire des chansons sur les relations amoureuses était ce qu’on attendait de moi. A présent je m’en fiche, parce que c’est ce que je veux entendre ! Quand je vais dans une librairie, ou sur Netflix, je tape « relations » dans la barre de recherche. Parce que c’est ça qui m’intéresse. »
Musicalement, Wolf Alice retrouve une nouvelle forme de simplicité avec Blue Weekend. « Si on mettait ces chansons à nu, c’est la sensibilité plus que la qualité musicale qui ressortirait. On était dans un état d’esprit du genre “Si on attrape pas au vol cette émotion, alors c’est trop tard” On sentait je pense que quand on se focalise sur les sentiments, le sujet ou les paroles, il ne faut pas se laisser distraire par l’intelligence. »
C’est un autre effet, d’après elle, de la maturité nouvelle acquise par le groupe. « Je me souviens d’un truc que dit St. Vincent sur les chansons qu’on repousse sans cesse d’écrire : en vieillssant on s’aperçoit justement que ce sont celles qu’on préfère. Quand on est jeune, on a besoin de montrer qu’on maîtrise tous les accords et qu’on peut créer des structures folles. En vieillissant on fait juste la chanson qu’on voudrait pour notre enterrement. »
Jusque-là, Wolf Alice avait incorporé de nombreux styles musicaux à sa musique, shoegaze, grunge, synth-pop, punk… « Je ne saurais pas encore définir en quoi le son de ce disque est du Wolf Alice, dit Ellis. Mais en tant que tel, le corpus de chansons auquel nous sommes arrivés a un ADN plus marqué que ce que nous avions fait avant. »
Ils ont été épaulés dans cette évolution par le producteur Markus Dravs (Arcade Fire, Bjork, Mumford & Fils). Il les a encouragés à se demander ce que tel ou tel choix allait apporter, comme le dit Oddie.
Pourtant ce sont bien des chansons de Wolf Alice, aucun doute là-dessus. Sur certaines, à l’image de « Delicious Things », ils ont adopté une approche consistant à tout tenter puis à tout recommencer, explique Rowsell. « Donc je suppose qu’avec Markus nous sommes arrivés à un moment où nous pouvions nous comprendre, à mi-chemin de sa méthode et de la nôtre, et nous avons utilisé une chanson pour trouver vraiment cet équilibre. »
A bien des égards, la production du disque aura parfait et renforcé l’identité musicale du groupe. « On a passé tant de temps ensemble qu’entre nous on communique sans parler, dit Ellis. Il nous a fallu comprendre, je pense, qu’on ne peut pas demander aux autres de saisir intuitivement ce qu’on essaye de dire, et qu’on doit expliquer nos idées beaucoup clairement qu’on ne le fait (comme c’est le cas normalement avec des références de couleurs et de sons). »
Le groupe s’est également appuyé sur d’autres atouts non exploités jusqu’alors. Amey, qui s’intéresse de plus en plus à la production, a pu explorer la programmation, « bricoler sur Ableton et créer une matière synthé. » Oddie, de son côté, s’est intéressé aux possibilités de l’instrumentation acoustique. « Sur cet album, il y a beaucoup plus de sons de type guitare classique, dit-il. J’ai passé beaucoup de temps à travailler avec des instruments acoustiques, en essayant de les jouer et de les superposer de plein de façons différentes. »
Pour un groupe qui s’est forgé en dix ans une réputation live phénoménale, les restrictions qui touchent les tournées en ce moment font très mal. Même si deux ans ont passé depuis leur dernier concert, « ça n’a pas éteint ce besoin que je ressens, quand il est 20 heures, d’être sur scène », confie Ellis. A la place des performances live, ils ont réalisé des clips pour accompagner chacune des chansons du nouvel album. Ils espèrent que cela offrira un moyen de se connecter avec les fans qu’ils ne peuvent pas voir pour le moment, pour se rapprocher à nouveau de leur public, même à une époque de telle mise à distance. « Nous avons faim de ces liens-là », reconnaît Oddie. Faim de l’esprit de communauté qu’il y a dans ce type d’événements. Le degré de connexion entre nous quatre sur scène, devant des milliers de personnes, c’est si profond. C’est quelque chose de tellement unique. »
Rowsell espère également que la nouvelle confiance que Wolf Alice a trouvée dans l’écriture permettra aux chansons de l’album de se forger un lien encore plus fort avec leur public. « L’une des choses qui m’émeut le plus, c’est quand je joue sur scène et que je vois un homme de 60 ans fermer les yeux et chanter juste à côté d’une fille de 16 ans, dit-elle. Nous n’écrivons pas pour une personne en particulier. C’est juste qu’on fait avec ce qui nous touche, en espérant que si ça nous touche, alors ça touchera quelqu’un d’autre. »