Nouvel album "Calling The Unknown" du groupe DELIA MESHLIR sortie le 18 Mars 2022 sur Irascible Records !
L’amour qui suit le deuil, l’amour de soi, l’amour d’égal à égal, l’amour au sein d’une relation à long terme : « Calling the Unknown », le nouvel album de Delia Meshlir, parle certes d’amour, mais il explore ses penchants plus sinueux. Une introspection profonde mise en musique avec finesse et élégance au travers d’un folk-rock vaporeux.
L’amour qu’explore Delia Meshlir est complexe, difficile à saisir et ses déclinaisons sont plurielles. Ayant perdu sa grand-mère, un être très proche, durant l’écriture du disque, Delia Meshlir touche tout d’abord à l’amour qui suit le deuil. Sur le titre d’ouverture, « A River », elle s’interroge : où va tout l’amour que l’on portait pour la personne disparue ? « I’m calling the unknown, but no one remains » chante-t-elle. La chanson est une parfaite introduction à « Calling the Unknown » : on y retrouve les caractéristiques de jeu de la musicienne et du groupe qui l’entoure, dont le line-up a été complété depuis le précédent EP. Le saxophone inspiré d’Ilham Moubachir et la basse ronde d’Alex Muller (HEX, Future Faces) s’ajoutent dorénavant au jeu de batterie tout en finesse d’Arnaud Martin et aux guitares nappées de reverb de Steven Navid. Avec toujours, cette voix vaporeuse et feutrée de Delia Meshlir qui donne le ton.
« Calling the Unknown » a son lot de plages rêveuses (en témoignent par exemple les synthés brumeux de « Satin Woods ») et lorsque les morceaux demandent un jeu ample, que les notes exigent de la place pour respirer, le groupe sait faire le nécessaire. C’est par exemple le cas sur « Out of Desire », un des titres les plus marquants de l’album avec ses plans alternant rêverie et sensualité, et qui questionne la manière dont l’amour se transforme en amitié et en confiance dans une relation à long terme. Quand il faut jouer avec plus d’urgence, ceci dit, le quintette sait aussi s’exécuter de manière plus tendue, avec une justesse remarquable. Comme sur le très frontal « Dirty Colors », où le groupe se fait l’auteur d’un hymne rock célébrant l’acceptation de soi. Et comme sur « The Better Half », qui passe à la loupe l’amour basé sur un modèle patriarcal et la dépendance toxique qui peut s’établir au sein d’une relation basée sur des rôles de genre prédéfinis. Dans un couple, il n’existe pas de « better half », seulement deux êtres entiers, ensemble.
Le disque est, en fin de compte, une invitation à trouver une forme de sérénité après la souffrance. Plutôt que d’accepter les choses telles qu’elles sont, acceptons ce qu’elles deviennent une fois qu’on a fait sienne une étape difficile. Pour illustrer ce calme relatif, le groupe instaure des ambiances étranges et planantes. On se sent hors du temps et on croise tour à tour de la sensualité, de la mélancolie et l’apaisement.
Les titres qui composent l’album sont un mélange de vieux morceaux réarrangés au fil des ans et de chansons nées spontanément quelques jours avant l’enregistrement. Ce dernier s’est fait en deux sessions : une première au printemps 2021 au Bikini Test de la Chaux-de-Fonds en compagnie de Kevin Galland (Coilguns, etc.), puis une seconde dans le home studio de Steven Navid à Ollon (VD). Steven s’est ensuite chargé du mix, avant que Dan Suter (Echochamber, Zürich) ne prenne en charge le mastering. L’habillage visuel du disque est le travail de Camille Dudan (photographies et collages), de Garance Landry (graphisme) et de Delia Meshlir elle-même (design).