CREME SOLAIRE
Cemento
Nouvel album Cemento de Crème Solaire sortie le 22 mars 2024 chez Irascible Music !
Crème solaire, le duo electro-punk suisse composé de Rebecca Solari et Pascal Stoll, présente « Cemento », son troisième album. 11 morceaux comme toujours polyglottes et qui explorent, au travers de la métaphore du béton, l'uniformité et l'aliénation de la société ainsi que la relation de l’humain à la nature.
Le béton, le ciment, c’est nul. C’est gris, c’est tout dur et la plupart du temps, ça vient écraser plein de jolies choses vertes qui poussent. Mais il y a parfois des plantes qui s’immiscent dans les failles, qui germent et éclosent malgré la grisaille. Et ça, ça se célèbre et s’encourage. C’est ce que fait Crème solaire sur « Cemento » (« ciment » en français), où le groupe se sert de cette métaphore pour explorer la normativité et la résistance. À coup de titres imparables (« Calicanti », « Sguardo »), mais aussi de plages plus harsh (le beat hypnotique de « Anormal », les cris limite métal de « Balade »), voir planantes (le superbe « Chaos » de clôture), iels évoquent ainsi des luttes contre les conventions, incitant à embrasser la singularité et l'authenticité. Au fil de « Cemento », c’est aussi la dualité entre l’identité humaine et la nature qui est mise sous la loupe, évoquant des images diversifiées pour illustrer cette relation complexe ainsi que la possibilité de devenir personnages, de s’extraire de cette réalité.
Plutôt que de faire dans le constat désemparé, « Cemento » est donc surtout une invitation à la métamorphose et l’empowerment, à « devenir fleur » comme iels disent. Et c’est là un point central : voilà des chansons pour pousser le public à danser, uni.e.s, transpirant.e.s, à résister ensemble.
Car Crème solaire ne s’est jamais montré aussi catchy et dansant. Si les titres de « Cemento » débordent toujours des influences hétéroclites du duo, allant du glitch à la trap, on y trouve aussi une concision pop nouvelle qui lui confère une urgence et une efficacité incroyable. Toujours habité par une forte éthique punk, le disque est aussi empreint de l’humour joueur qui caractérise le groupe (« On est meilleur amix, on n’aime pas la même musix »). Et toujours aussi, cette utilisation de nombreuses langues (5 sur le disque) parfois même au sein d’une même phrase (« sopra la pisse des hommes sad and stanchi » entend-t-on sur « Calicanti » ), au service d’une poésie absurde et révoltée.
Depuis leur premier album « Bleu C’est Bien » en 2019, Crème solaire n’a pas vraiment fait de pause. Après un EP (« Bébé ? », 2020) et un deuxième LP (« Pannenstreifen Ist Ohne Pic-Nic », 2021), iels ont joué sur à peu près toutes les scènes du pays (des squats à Paléo) et au-delà, se taillant une remarquable réputation live. Au printemps 2023, le duo a commencé à travailler sur « Cemento », allant ensuite l’enregistrer au studio Dbprod.art à Cheyres (Suisse). Les parties instrumentales sont le travail de Pascal Stoll, et les voix et les textes de Rebecca Solari. Le mixage à été fait par David Brodard et le mastering a été confié à Grégoire Pasquier au Studio de la Fonderie à Fribourg (Suisse).