RODIN
Pantais Clus
Nouvel album "Pantais Clus" de RODIN sortie le 10 février 2021 sur le label Dora Dorovitch !
Victime du carcan de l'étiquette, intrinsèque au milieu musical français, Rodin n'a pas baissé les bras. Le 10 février, son album, le déroutant Pantais dus (Le rêve clos), sort en France et aux États-Unis. Au-delà du talent, c'est la persévérance qui lui a permis d'arriver au bout de son chemin de croix. « Tout en ayant des retours positifs sur mon travail, personne ne savait que faire de moi», résume le musicien. Et d'expliquer: «En France métropolitaine, on accepte que tu chantes en langue régionale, si tu fais des musiques traditionnelles, quand on arrive avec une production qui ne rentre pas dans ce cadre, c'est difficile». Une grille de lecture liée, selon lui, « au système d'éducation jacobin» qui relègue les langues minorisées dans le passé, catégorie « danse de ploucs».
Rodin, c'est Rodin Kaufmann, révélé par Lo Cor de la Plana, groupe polyphonique mené par Manu Théron auquel il appartient toujours et qui prépare un attendu quatrième album. Rappeur et polyphoniste, un assemblage peu commun qui fait l'originalité de sa musique.
Après plusieurs aventures artistiques ponctuées de vidéos humoristiques et d'une ligne de vêtements, l'occitaniste renoue avec ses premières amours. Avec Pantais Clus, il façonne un hip hop hybride puisant dans le rock psyché, les bandes originales de John Carpenter, la trap ou la drill. Mais qui «peut contenir des traces de musiques traditionnelles», pastiche l'auteur-compositeur-interprète. Ses échanges avec Francis Esteves, fondateur du label indépendant Dora Dorovitch à Rodez, le conduisent à frapper à la bonne porte, celle de Fake Four. Le label nord-américain de référence pour le hip-hop alternatif est sensible à la question des minorités culturelles, ethniques et de genre, en contrepied à l'imagerie dominante du rap. «J'ai enfin trouvé des gens qui ont la même approche que moi et pour qui le caractère linguistique n'est pas chargé d'apriori. Le fait d'avoir choisi le hip hop comme moyen d'existence et de reconnaissance d'une minorité entre dans leur démarche.». Une démarche dans laquelle Rodin identifie un enjeu de « reconquête du droit au présent».